La Maintenance des Infrastructures Sportives au Cameroun : Un Défi Budgétaire
Le gestionnaire public des infrastructures sportives du Cameroun fait face à un problème majeur : un budget insuffisant pour assurer une maintenance régulière et adéquate des stades. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la durabilité de ces installations à long terme.
Coût Élevé de l’Entretien des Stades : Une Préoccupation Croissante
Dans une récente déclaration, l’analyste Jules Marie Yanseu a mis en lumière le coût exorbitant de l’entretien des stades répondant aux normes de la FIFA. Il a souligné l’importance d’envisager des modèles économiques durables avant d’investir dans de tels complexes sportifs.
Il cite des exemples à l’échelle internationale, précisant que même des pays développés comme la France et le Brésil rencontrent des difficultés à financer l’entretien de leurs infrastructures sportives. Selon lui, ces situations devraient servir d’exemple pour le Cameroun, où les stades récemment construits pour des événements comme la Coupe d’Afrique des Nations risquent de devenir des fardeaux financiers.
Un Modèle Économique Insuffisant pour le Cameroun
« Nos stades vont coûter cher à entretenir, et le modèle économique actuel, basé principalement sur les matchs de football payants, ne suffira pas à couvrir ces coûts », avertit Jules Marie Yanseu. Il souligne que ce modèle est utilisé dans de nombreux pays pour alléger la charge financière publique. En Occident, par exemple, les stades publics sont souvent confiés à des entreprises privées pour leur gestion, bien que l’État continue parfois de combler les déficits d’exploitation.
Des Éléphants Blancs et des Opportunités Manquées
Le journaliste Alex Gustave Azebaze partage cette analyse. Il se remémore : « Quand nous avons évoqué le risque de créer des éléphants blancs, certains nous accusaient de manquer de patriotisme, car nous posions déjà la question de la multiplication des complexes sportifs, notamment à Douala et Yaoundé, qui possédaient déjà des stades sous-utilisés. »
Selon Azebaze, l’État camerounais, avec un modèle trop centralisé et peu innovant, ne peut produire des résultats satisfaisants sur ces infrastructures qui ont englouti d’énormes ressources et espaces, devenant ainsi des dettes.
Le Naming : Une Piste Vers la Durabilité ?
Azebaze appuie également la proposition de Jules Marie Kemajou, qui suggère le naming des stades, c’est-à-dire la possibilité pour des entreprises privées de donner leur nom aux installations en échange de leur entretien et exploitation. « C’est une piste à explorer », conclut-il, tout en appelant à plus d’initiatives pour sauver ces infrastructures.
Questions Fréquemment Posées
Pourquoi le Cameroun a-t-il des difficultés à entretenir ses stades ?
Le gestionnaire public des infrastructures sportives ne dispose pas d’un budget suffisant pour assurer une maintenance régulière. De plus, le modèle économique actuel, basé principalement sur les rencontres payantes de football, est insuffisant pour couvrir les coûts d’entretien.
Quels exemples internationaux montrent les défis liés à l’entretien des stades ?
Des pays comme la France et le Brésil, malgré leur développement, peinent à financer l’entretien de leurs infrastructures sportives. Ces exemples illustrent les difficultés communes rencontrées, même dans les pays plus riches.
Quelles solutions sont proposées pour résoudre ce problème ?
Une des solutions proposées est d’adopter un modèle où les stades publics sont confiés à des entreprises privées pour leur gestion, tout en explorant des alternatives comme le naming, qui permet à des entreprises de sponsoriser les stades en échange de leur entretien.
Qu’est-ce que le naming des stades et comment cela pourrait-il aider ?
Le naming consiste à attribuer le nom d’une entreprise à un stade en échange d’un partenariat financier, permettant ainsi à l’entreprise de prendre en charge une partie ou la totalité des coûts d’entretien. Cela pourrait soulager la charge financière de l’État tout en assurant une meilleure gestion des infrastructures.
Pourquoi parle-t-on d’« éléphants blancs » dans ce contexte ?
Le terme « éléphants blancs » fait référence à des infrastructures coûteuses qui sont sous-utilisées ou qui ne génèrent pas suffisamment de revenus pour justifier leur existence. Dans le cas des stades au Cameroun, certains craignent qu’ils deviennent des éléphants blancs s’ils ne sont pas correctement exploités ou entretenus.
Quelles villes sont principalement concernées par ce problème au Cameroun ?
Les villes de Douala et Yaoundé, qui possédaient déjà des stades avant la construction de nouvelles infrastructures pour la Coupe d’Afrique des Nations, sont particulièrement concernées. Leurs stades sont peu utilisés ou mal exploités, selon plusieurs analystes.
Conclusion
Le Cameroun fait face à un défi majeur en matière d’entretien de ses infrastructures sportives, en grande partie à cause d’un budget insuffisant et d’un modèle économique inadapté. Les exemples internationaux montrent que même les pays développés ont du mal à financer leurs stades, ce qui souligne la nécessité pour le Cameroun de repenser son approche.
Des solutions comme la privatisation partielle des stades ou le naming offrent des pistes intéressantes pour alléger la charge financière publique. Cependant, sans une stratégie durable et innovante, ces infrastructures risquent de devenir des « éléphants blancs » coûteux et sous-utilisés.
La clé du succès réside dans l’adoption de modèles économiques viables et la mise en place de partenariats public-privé qui garantiront non seulement la pérennité des stades, mais aussi leur utilisation optimale. Le débat est ouvert, et il est urgent d’agir avant que ces infrastructures ne deviennent un poids pour les finances publiques.